Mercredi 4 avril 2012.
Ma chambre était rangée, mon visa validé, le voyage ébauché. Ce matin-là, j’étais enfin prêt. La première étape du voyage était de traverser la frontière entre Hong Kong et la Chine continentale ; une frontière étrange, puisqu’elle ne sépare par deux Etats, mais deux régions d’un même pays, fruit de la politique Chinoise « un pays, deux systèmes ». Il s’agissait pour moi à ce moment de rejoindre Shenzhen, une grande ville voisine de Hong Kong, de l’autre côté de cette surprenante ligne de démarcation.
Armé d’une petite valise et d’un sac à dos, je quittai donc l’université baptiste de Hong Kong. Je n’étais cependant pas seul, un camarade chinois sera mon interprète. Le voyage devrait nous emmener en Yunnan, région du Sud-ouest de la Chine, qui a notamment des frontières avec le Laos et d’autres pays d’Asie du Sud-Est.
Cependant, avant de voir les grandes rizières du Yunnan, exotiques et sublimes, illuminées par un soleil printanier, j’ai d’abord rendez-vous avec des épreuves bureaucratiques. La première fut le classique passage de l’immigration. Comme je possède une carte d’identité Hongkongaise, je fais la queue dans le guichet « Hong Kong Residents » plutôt que « foreigners », ce qui permet de gagner pas mal de temps. Bon, ma promotion administrative fut de courte durée. Pour rentrer en RPC, j’ai dû revenir à la queue des « foreigners » puisque la carte d’identité de Hong Kong n’a pas grande utilité en Chine continentale. Après ces formalités qui s’étendirent pendant longtemps, je fus enfin libre et pu rentrer pour la première en Chine non-Hongkongaise. C’est en voulant déterminer combien de temps on avait perdu que je me rends compte que, dans ma grande intelligence, je n’avais pas pris de montre ; C’est également à ce moment que j’ai eu besoin d’aller aux toilettes… pour découvrir qu’il n’y a jamais de papiers dans les toilettes en Chine, il faut l’amener soi-même…
Bref, ainsi me voilà donc à Shenzhen. La ville est d’une grande propreté et sa ressemblance avec Hong Kong est assez frappante ; là aussi, on a droit à de grandes avenues géométriques propres mais la ville semble plus récente et elle l’est en effet : Shenzhen est une ville champignon qui s’est développée il y a peu, comme beaucoup d’autres dans le pays. Nous mangeons à Café de Corail puis faisons les courses dans un supermarché Wal-mart ; et non, nous n’avons malheureusement pas vu de Carrefour mais il paraît qu’il y en a beaucoup dans la région. L’alimentation coûte beaucoup moins cher qu’à Hong Kong, qui coûte déjà moins cher que la France.
Nous en profitons pour se balader dans la ville, je regarde certains magasins de musique et de films, les prix sont beaucoup moins chers. Les albums coutent par exemple environ 3-4€ ; je me demande si c’est de la contrefaçon ou si les prix des licences sont proportionnels au pouvoir d’achat des Nations, probablement un peu des deux.
Shenzhen
Shenzhen est cool, mais il faut quand même partir au Yunnan. Nous devons d’abord prendre le « TGV Chinois » pour Canton. En République Populaire de Chine, pour prendre un billet de train, il faut donner sa carte d’identité afin de contrôler les mouvements des citoyens et de réduire la criminalité. Les étrangers et touristes doivent donner leurs passeports. Les machines automatiques ne prennent pas les passeports, alors n’y va pas si tu es étranger et que tu ne veux pas faire la queue pour rien comme moi : va directement au guichet. Ensuite, il s’agit d’attendre dans la salle d’attente pleine de monde. Je m’amuse à apprendre le chinois sur un paquet de chips qu’on a acheté à Wal-Mart. Puis le TGV arrive, la foule se déplace ; je rentre et dors pour atteindre Canton vers midi.
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